2 mars 2009

Le côté obscur de l'art

C'est tout un dédale que ces galeries souterraines. On en a la tête qui tourne. Voilà deux oeuvres que j'ai bien aimées.

Julie Picard

Jannick Deslauriers


Voilà que samedi c'était la fameuse Nuit blanche du Festival Montréal en lumière. Comme à chaque fois, je me promets d'y aller et je fainéantise à la dernière minute. Mais, là nous étions déjà au centre-ville et j'avais la ferme intention d'y traîner toute la famille en leur promettant monts et merveilles et plein la vue. J'avais repéré l'exposition d'art visuel dans les galeries souterraines, un parcours de 2,8 km et plus de 90 artistes en art contemporain y exposant.

Depuis toujours ça me fait rêver de voir l'art dans un autre contexte que la galerie. L'idée est géniale je trouve. Après avoir presque tordu un bras aux enfants, les avoir fait marcher de force, leur fermer le caquet parce qu'ils en ont marre de toutes ces expos, je finis par les convaincre par miracle, sous l'oeil désabusé de mon chum pas très plus enthousiaste. Finalement, on arrive, on marche, on marche, quelques bricoles accrochées ça et là, des vidéos, de l'eau à boire, un ami artiste qui s'amuse dans un coin, des mannequins un peu farfelues dans les corridors, des gens gentils qui nous expliquent des oeuvres qu'on ne comprends pas. Je sens qu'il y a un réel décalage entre les gens de la rue entourés de tout ce bazar et l'art contemporain qui peine à se faire apprécier. Et pourtant, je veux bien, je me renseigne, je cours les vernissages, les évènements.

Je ne comprends pas toujours pourquoi on a tant besoin d'explications pour profiter de ces oeuvres. Ça me rend un peu grise tout ça. Mais, pour une fois, je comprends le contexte de la galerie qui finalement, a de l'importance avec ses murs blancs dépouillés. Autrement, la confusion y règne. Aurais-je été plus inspirée si j'étais allée au bout de la visite jusqu'à 3h du mat accompagnée de gens intéressés? Je ne sais pas.

Parfois, ce milieu me trouble. J'ai l'impression d'être marginale dans un milieu déjà marginal, à côté du bas-côté. L'impression d'un milieu froid sans réelles émotions qui affiche une ouverture qu'elle est loin d'avoir et qui babille des mots vides et longs. Y a-t'il toujours moyen de toucher les gens? Je ne sais pas si j'y arrive plus que les autres, bombardés que nous sommes par toutes ces images, ces messages et aussi inactifs dans nos bonnes intentions. Je crois que si j'arrive à intéresser les enfants, j'atteindrai mon but. Savoir parler avec une image qui fait réfléchir, qui stimule l'imaginaire. J 'aimerais qu'on en sorte avec une nouvelle idée en tête.
Un gros défi à ce que je vois!

2 commentaires:

  1. Salut Geneviève,
    Désolée que ta visite ne fut pas plus inspirante. C'est exactement ce que j'ai ressenti quand j'ai visité la dernière Biennale québécoise. Ça rend le travail de démocratisation de l'art difficile pour les artistes qui ne se prennent pas la tête. J'ai toujours peur que ce soit plate quand je vais voir une expo avec un ami ou un membre de ma famille. Mais on ne peut pas se sentir responsable pour ces pseudo-artistes qui croient que le génie c'est d'être obscur.

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  2. C'est fou de n'être pas plus interpellé quand on est des vendues d'avance. Je me croyais insensible mais je vois que je ne suis pas la seule à chercher sans trouver. Et quand on découvre des artistes qu'on aime, bien souvent il n'y a pas de site web de leur travail à se mettre sous la dent.

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